La chapelle des Rosais

La chapelle des Rosais fut achetée comme bien national à la Révolution française par la famille JEHANNE de QUEHELEC (alliée aux LE GALL du TERTRE en 1825). Son cimetière attenant, avec les nombreuses sépultures de nos ancêtres, fait de ce site un lieu important de notre mémoire familiale.

Origine et caractéristiques de la chapelle des Rosais

La chapelle des Rosais est localisée à 1km à l’est du bourg de Plélan-le-Grand (à environ 200 m au sud de la D924 et de la N24).

Construite au XVIIe siècle sans ouverture latérale, la chapelle des Rosais est d’une architecture simple et modeste. Le bâti fait alterner des bandes de schiste pourpre et des bandes de grès blanc. Ces alternances sont caractéristiques de Plélan-le-Grand et de ses environs. La chapelle est ensuite agrandie. Le même principe d’alternance est repris. Mais cette fois, du grès rose alterne avec de schiste pourpre.

Par ailleurs, la chapelle des Rosais fait l’objet d’une mention dans la publication de l’abbé Amédée GUILLOTIN de CORSON, Le pouillé historique de l’archevêché de Rennes (1880 – Volume V). Il y est indiqué que le 14 avril 1705, Pierre TONNELIER, veuf de Françoise HOUSSAYE, demeurant à la Brèche-du-Val (le lieu dit « Le Val » est à 300m au sud de la chapelle) fonde par testament une messe hebdomadaire.

La chapelle des Rosais – Côté nord
La chapelle des Rosais sous l’Ancien Régime

Dans un premier temps, la chapelle est « frairienne », c’est-à-dire qu’elle sert aux activités (réunions, assemblées, pardons, offices religieux) des habitants du voisinage regroupés en frairie. Généralement, la frairie est sous le patronage d’un saint protecteur. Ainsi, la frairie des Rosais est sous la protection de Sainte-Anne.

A cette époque, le temps fort de la chapelle était les Rogations. Ce temps fort de prières, dans les trois jours qui précèdent l’Ascension, donnait lieu à une procession pour demander les grâces divines afin de protéger les récoltes, le bétail et aussi un temps favorable pour les foins. L’adage plutôt profane « Telles Rogations, telles fenaisons » n’en est sûrement pas complètement étranger.

  Les frairies

Une frairie est une subdivision de paroisse. Apparue au Moyen Âge, cette pratique se retrouve jusqu’à la Révolution française. Les habitants de la frairie se doivent fraternité et solidarité. Habituellement, chaque frairie possède une chapelle, dite « frairienne », construite dans le village le plus important ou le plus ancien. Cette chapelle frairienne était sous la protection d’un Saint protecteur. Un pardon (forme de pèlerinage principalement rencontré en Bretagne) lui était généralement dédié annuellement. Ce sont ces pardons, survivance d’un temps passé, qui ont encore animé jusqu’au milieu du XXe siècle de nombreux villages bretons.

Une chapelle familiale de la Révolution française au début du XXe siècle

A la Révolution française, en vertu du décret du 2 novembre 1789, les biens de l’Eglise sont confisqués. En proie à des difficultés financières, le nouveau régime décide de vendre les biens confisqués. Ces ventes ont pour but de rembourser les dettes contractées pour résoudre la crise financière qui a causé la Révolution.

La chapelle est acquise dans ces conditions par la famille JÉHANNE de QUÉHÉLEC. Devenue familiale, elle continue d’être desservie tous les dimanches pour les paroissiens de la frairie.

Le cimetière des Rosais
Le cimetière des Rosais

Au début du XIXe siècle, La restauration de la chapelle est entreprise. En particulier, la charpente de la flèche est rénovée. C’est à la même période que le cimetière est créé et que le lieu devient la sépulture des familles JEHANNE de QUEHELEC et de ses alliées :

  • BELLETIER de L’ETANG
  • LE GALL du TERTRE
  • PHILIPPES de KERHALLET
  • REYNES
Bulletin des Lois – Extrait du N°1592 – 22 décembre 1869

En 1867, à la mort d’Antoine Marie Théodore JEHANNE de QUEHELEC, la chapelle est léguée à la fabrique de Plélan-le-Grand.  Cette information est confirmée par son testament olographe du 24 janvier 1864.

Par ailleurs, l’acceptation de ce legs est officialisée le 22 décembre 1869 par un décret impérial. Cependant, ce legs est conditionné à l’entretien de la chapelle et du cimetière par la fabrique. Cet aspect sera l’objet d’un litige qui opposera Hortense Delphine LE GALL du TERTRE (épouse COUETY), la légataire universelle d’Antoine Marie Théodore JEHANNE de QUEHELEC, à la fabrique de Plélan-le-Grand.

  La fabrique

Sous l’Ancien Régime, l’église est entretenue et ses biens gérés par la fabrique. Ce mot désigne à la fois tout ce qui appartient à une église paroissiale et le corps de ceux qui administrent les biens qu’on appelle les marguilliers.

La chapelle des Rosais du début du XXe siècle à aujourd’hui

Ce litige sera réglé en 1909. En effet, dans le cadre de la séparation des Eglises et de l’Etat, la chapelle des Rosais est rachetée par l’Etat et attribuée à la commune pour les activités cultuelles de la paroisse.

La même année, Amédée LE GALL du TERTRE (SOSA N°16) est la dernière personne de notre famille à être enterrée dans le cimetière des Rosais. Avec la migration de notre famille à Rennes puis dans les environs de Redon, la chapelle tombe dans l’oubli de notre mémoire familiale.

Jusque dans les années 1960, La chapelle accueille la messe dominicale pour les paroissiens du Haut-Plélan. A l’époque, la population, fortement agricole et très croyante, se mobilise pour l’office avant le repos dominical très respecté. Cependant, la population est encore très peu motorisée et elle ne peut se rendre à l’église du bourg. Ce sont les dernières années d’activités cultuelles de la chapelle.

La tempête de décembre 1999 endommage une partie du cimetière. Plusieurs croix et pierres tombales sont brisées.

En 2002, à la demande de la commune de Plélan-le-Grand, l’intérieur de l’édifice est restauré avec des méthodes fidèles à l’artisanat de tradition.

Enfin, depuis le début du XXIe siècle, la chapelle reçoit des activités culturelles. Le site a ainsi accueilli de nombreux événements culturels et artistiques (festival de musique, exposition d’art contemporain, etc.).